Chaque année en France, 5 à 10% des patients hospitalisés contractent une infection nosocomiale, faisant de ces maladies un véritable fléau pour les établissements de santé. Pourtant, de nombreuses mesures existent pour limiter ce risque et protéger les patients. Le cabinet Saint Roch Avocats, spécialisé en droit médical à Lille et Marcq-en-Barœul, vous explique comment les hôpitaux peuvent agir efficacement face à cet enjeu majeur de santé publique.
Bon à savoir : En France, les infections nosocomiales causeraient environ 4 000 décès par an et représenteraient un coût de 1 milliard d'euros pour l'Assurance Maladie.
Le lavage des mains est reconnu comme la mesure la plus efficace pour prévenir la transmission des infections nosocomiales. Que ce soit avec de l'eau et du savon ou avec des solutions hydro-alcooliques, l'hygiène des mains doit être une priorité absolue pour tous les soignants, à réaliser avant et après chaque contact avec un patient.
Mais les patients et les visiteurs ont aussi un rôle à jouer. Les hôpitaux doivent les sensibiliser à ces gestes d'hygiène et mettre à leur disposition les moyens de les appliquer. Des affiches de rappel dans les chambres et des distributeurs de solution hydro-alcoolique dans les couloirs peuvent ainsi favoriser l'observance de tous.
Exemple : Le CHU de Lille a mis en place une campagne de communication originale pour promouvoir l'hygiène des mains. Des affiches ludiques avec des slogans accrocheurs ont été disposées dans tous les services, accompagnées de vidéos pédagogiques diffusées sur les écrans d'information. En parallèle, des ateliers pratiques ont été organisés pour les soignants et les patients volontaires, permettant de réviser les bons gestes sur un mode interactif.
Pour limiter la propagation des germes, les précautions standard doivent être appliquées pour tous les patients, quels que soient leurs symptômes. Cela inclut notamment le port d'équipements de protection individuelle (gants, surblouses...) par les soignants lors des soins.
Quand un patient est identifié comme infecté ou particulièrement à risque, des précautions complémentaires sont nécessaires :
Au-delà, la gestion rigoureuse de l'environnement est primordiale : nettoyage et désinfection réguliers des locaux, mais aussi manipulation prudente des excreta (selles, urines) et stérilisation minutieuse des dispositifs médicaux réutilisables.
Bon à savoir : La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades a renforcé les obligations des établissements en matière de lutte contre les infections nosocomiales et d'information des patients.
L'utilisation répétée d'antibiotiques favorise l'émergence de bactéries résistantes comme le staphylocoque doré (SARM). Pour contrer ce phénomène inquiétant, les hôpitaux doivent absolument adopter une politique de bon usage des antibiotiques.
Cela passe par la formation des médecins à la prescription raisonnée, la réévaluation systématique des traitements, mais aussi le recours ciblé à l'antibioprophylaxie pour certains actes comme la chirurgie. L'intérêt des nouveaux dispositifs médicaux intégrant des revêtements antimicrobiens pour limiter les contaminations est aussi à explorer.
Parallèlement, il est indispensable de dépister les patients porteurs de bactéries résistantes dès leur admission. Des prélèvements bactériologiques permettent ainsi d'identifier les porteurs de SARM et d'appliquer des mesures renforcées.
Pour être pleinement efficace, la prévention des infections nosocomiales doit s'inscrire dans une démarche globale et pérenne. Chaque établissement doit ainsi élaborer des procédures détaillées et former en continu ses équipes, sous l'impulsion du service d'hygiène. L'importance de la formation continue des professionnels de santé sur les mesures d'hygiène et la prévention des infections nosocomiales est cruciale.
Des audits réguliers des pratiques, en particulier sur l'hygiène des mains, sont essentiels pour vérifier la bonne application des protocoles. Les hôpitaux doivent aussi mettre en place une surveillance continue des infections, disposer d'une procédure de signalement des cas groupés, et assurer le signalement des infections nosocomiales aux autorités sanitaires. L'existence de programmes nationaux et de réseaux de surveillance dédiés à la prévention des infections nosocomiales est un atout.
Cette mobilisation ne peut se faire sans un engagement fort de la direction. Par son implication visible, elle insuffle une véritable culture de prévention du risque infectieux qui doit imprégner le quotidien. L'architecture et l'organisation des locaux ont aussi leur importance, en facilitant par exemple la mise en chambre seule des patients.
Exemple : L'hôpital de Marcq-en-Barœul a intégré la prévention des infections dans son projet d'établissement. Un comité dédié, réunissant la direction, les médecins, les soignants et les représentants des usagers, a été créé pour définir la stratégie et suivre les actions. Chaque service a nommé un référent hygiène chargé de former ses collègues et de conduire des évaluations régulières. Un système de retour d'expérience a aussi été mis en place pour analyser chaque cas d'infection et ajuster les procédures.
En définitive, la prévention des infections nosocomiales repose sur une mobilisation à 360°. Au-delà des indispensables mesures d'hygiène, elle nécessite l'engagement conjoint des soignants, des patients et de l'institution. C'est en conjuguant tous ces efforts que les hôpitaux peuvent espérer faire reculer durablement ce risque.
Quelques informations clés à retenir sur la prévention des infections nosocomiales :
Si vous êtes confronté à une infection nosocomiale et souhaitez faire valoir vos droits, n'hésitez pas à contacter le cabinet Saint Roch Avocats. Nos avocats spécialisés en droit médical, basés à Lille et Marcq-en-Barœul, sauront vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches avec expertise et engagement.