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Quelles sont les bactéries à l'origine des infections nosocomiales ?

Le 10 décembre 2024
Quelles sont les bactéries à l'origine des infections nosocomiales ?
Escherichia coli, staphylocoque doré... Découvrez les bactéries responsables des infections nosocomiales et leurs conséquences sur votre santé.

Chaque année en France, près de 750 000 patients contractent une infection lors d'un séjour à l'hôpital ou en établissement de santé. Ces infections nosocomiales, qui surviennent au moins 48h après l'admission, représentent un véritable enjeu de santé publique. Mais quelles sont les bactéries responsables de ces infections parfois graves ? Le cabinet d'avocats Saint Roch, implanté à Lille et Marcq-en-Baroeul, vous apporte son éclairage sur cette question.

Bon à savoir : les infections nosocomiales seraient directement responsables de 2,6% des décès hospitaliers en France selon Santé Publique France.

Escherichia coli, staphylocoques, entérocoques : les principales bactéries impliquées

Parmi les bactéries les plus fréquemment à l'origine d'infections nosocomiales, on retrouve Escherichia coli. Cette bactérie intestinale, naturellement présente dans notre flore digestive, peut provoquer des infections urinaires ou des septicémies lorsqu'elle atteint d'autres organes.

Les staphylocoques, et en particulier le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), sont également en cause dans de nombreux cas. Ils peuvent être responsables d'infections cutanées, d'infections sur cathéter, de pneumonies ou d'infections du site opératoire.

Les entérocoques, bactéries intestinales elles aussi, sont de plus en plus impliqués dans les infections nosocomiales. Ils peuvent causer des infections urinaires, des endocardites ou des infections intra-abdominales post-chirurgicales.

D'autres bactéries comme Pseudomonas aeruginosa, les Klebsiella ou les Enterobacter sont aussi régulièrement retrouvées. Certaines bactéries comme Clostridium difficile sont responsables d'infections spécifiques comme les colites pseudomembraneuses.

A noter : des virus comme le rotavirus ou le norovirus peuvent aussi être en cause, en particulier dans les gastro-entérites nosocomiales.

L'antibiorésistance aggrave la situation

Le problème des infections nosocomiales est amplifié par le phénomène d'antibiorésistance. En effet, certaines souches bactériennes ont acquis des mécanismes de résistance à de multiples antibiotiques, rendant le traitement de ces infections beaucoup plus complexe.

C'est le cas par exemple du staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM), qui nécessite le recours à des antibiotiques de dernière ligne. Les entérocoques résistants à la vancomycine posent également de graves difficultés thérapeutiques.

L'émergence de ces bactéries multirésistantes est favorisée par l'utilisation massive et parfois inadaptée des antibiotiques. Elle constitue un défi majeur pour la prise en charge des infections nosocomiales.

Exemple illustratif : dans le roman "Plateforme" de Michel Houellebecq, le narrateur contracte une infection nosocomiale à staphylocoque doré résistant lors d'un séjour à l'hôpital. Son traitement se révèle long et complexe, illustrant les difficultés posées par ces bactéries multirésistantes.

Transmission et facteurs de risque

La transmission de ces bactéries en milieu hospitalier se fait principalement de façon manuportée, via les mains du personnel soignant ou des patients eux-mêmes. Les aérosols générés lors de certains soins et l'utilisation de matériel souillé peuvent aussi être en cause.

Certains actes de soins invasifs comme la chirurgie, la pose de cathéters ou de sondes augmentent considérablement le risque de contracter une infection nosocomiale. Les patients dont les défenses immunitaires sont diminuées, par une maladie ou des traitements, sont aussi plus vulnérables.

  • 5 à 10% des patients hospitalisés sont touchés, jusqu'à 20 à 30% dans certains services critiques comme la réanimation
  • La mortalité liée aux infections nosocomiales atteindrait 4000 décès par an
  • Le coût pour le système de santé est estimé à 3 milliards d'euros annuels
  • Une des premières épidémies nosocomiales documentées fut celle de fièvre puerpérale à l'Hôtel-Dieu de Paris en 1746, causée par un streptocoque

Agir à tous les niveaux pour enrayer le phénomène

Face à ce constat préoccupant, la prévention des infections nosocomiales est une priorité. Le renforcement des mesures d'hygiène et d'asepsie, en particulier une hygiène rigoureuse des mains, est un pilier essentiel. Des protocoles standardisés et des indicateurs de qualité des soins ont été mis en place.

La formation continue et la sensibilisation des soignants à ces enjeux est indispensable. Le dépistage précoce des patients porteurs de bactéries résistantes permet aussi de mettre en œuvre rapidement les précautions d'isolement. Enfin, un usage plus raisonné des antibiotiques doit être promu pour limiter la pression de sélection sur les bactéries.

Les patients et les visiteurs ont également un rôle à jouer en respectant les consignes d'hygiène (friction des mains, port de masque si demandé) lors du séjour et en signalant tout symptôme infectieux. Malgré les progrès réalisés, la vigilance doit rester de mise pour faire reculer durablement ce fléau.

Bon à savoir : Depuis 2002, les hôpitaux français ont l'obligation légale de mettre en place un programme de lutte contre les infections nosocomiales et d'en rendre compte aux autorités sanitaires (Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002).

Chez Saint Roch Avocats, nous sommes conscients de l'importance de ces enjeux de santé publique. Notre équipe d'avocats, basée à Lille et Marcq-en-Baroeul, met son expérience au service des patients et de leurs familles touchés par ces infections. Nous nous engageons à vous accompagner avec réactivité et proximité pour faire valoir vos droits. N'hésitez pas à nous contacter pour bénéficier de notre expérience en la matière.