Lundi, dans la station de métro Eurotéléport, à Roubaix, un homme a été violemment agressé. Il a reçu plusieurs coups de pelle au visage qui lui ont valu dix jours d’ITT. Le prévenu a été condamné à cinq ans de prison. Les faits se sont produits à la station Eurotéléport, à Roubaix. Photo archives Hubert Van Maele - VDN
Par A. Mu.
Publié:16 Janvier
Lundi en début d’après-midi, les policiers roubaisiens sont appelés à la station de métro Eurotéléport. Un homme vient d’être violemment agressé. Il expliquera en audition : « J’allais vers la billetterie quand un homme s’est placé face à moi. Je lui ai dit de se pousser, il a alors pris la pelle qui se trouvait dans mon sac. » Ce jardinier qui s’en allait aider des membres de sa famille à Tourcoing recevra plusieurs coups au visage. Transporté au centre hospitalier Victor-Provo, il lui est découvert des hématomes et une fracture du plancher orbital pour laquelle une ITT (incapacité temporaire de travail) de dix jours est fixée.
« Avec l’alcool, j’ai titubé… La bêche est partie toute seule sur sa tête »
En garde à vue, Freddy Moreira n’a reconnu les faits que partiellement. Comme au tribunal ce jeudi, il assure ne pas avoir fait exprès. « Je raconte les faits à l’aune des vidéos des caméras de surveillance, il n’y a pas de doutes », indique le président Ludovic Duprey, face aux grommellements du mis en cause qui lui ont presque valu d’être expulsé de la salle d’audience. Pourtant, le Roubaisien de 34 ans continue d’insister : « Avec l’alcool, j’ai titubé… La bêche est partie toute seule sur sa tête. » « Vous êtes sérieux ? », lui rétorque le juge. « Très, très ! », renchérit-il, avant d’expliquer avoir lui aussi été tapé et insulté.
Le mis en cause était également poursuivi pour avoir proféré des menaces à l’encontre d’un agent de sécurité d’Ilévia, appelé en renfort au moment de l’agression. « Je vais te défoncer la gueule », a-t-il notamment lancé, tout en essayant de lui porter des coups. « Les insultes dans son métier, c’est quotidien. Mais pour mon client, cet incident c’est la goutte d’eau », explique Me Alexia Navarro en partie civile.
Sorti de prison depuis quelques heures
En détention depuis septembre 2019, le prévenu avait quitté la prison quelques heures avant les faits. « Votre attitude est inacceptable. Même le juge d’application des peines est désabusé et dit avoir tout essayé », soupire la procureure Morgane Kleine qui requiert deux ans de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation de 298 jours de crédit de réduction de peine et de deux mois de sursis.
Le tribunal a finalement condamné Freddy Moreira à quatre ans de prison, plus la révocation du crédit de réduction de peine et du sursis : soit une peine de cinq ans de prison au total. « Vous encouriez quatorze ans Monsieur », lance le président Ludovic Duprey, tandis que le prévenu contestait formellement sa peine en sortant du box.
*article issu du journal La Voix du Nord